Histoire du Laos

Pour découvrir les premières traces du Laos, il faut remonter environ dix mille ans en arrière, sauf s’il on tient compte des ossement des dinosaures retrouvés à Savannakhet. En effet, les énigmatiques vestiges de la Plaine des jarres prouvent une présence humaine à cette époque, qui serait d’origine mélanésienne ou austro-mélanésienne.

Vers le Ve siècle après J-C, des royaumes khmers primitifs apportent la civilisation hindoue puis le bouddhisme de la civilisation Dvaravati. Le site de Vat Phou au Sud Laos, à Champassak, remonte à cette époque.

C’est vers le XIVe siècle que commence réellement l’histoire du pays avec l’arrivée de populations thaïes arrivant de Chine du Sud. En 1353 est fondé le Lane Xang, pays du million d’éléphants, avec à sa tête le roi Fa Ngum. Le bouddhisme s’implante définitivement.

Au fil des siècles, le royaume se consolide, le roi Setthathirat fait de Vientiane la capitale en 1563, le royaume de Chiang Maï est annexé, c’est l’apogée du Lane Xang. Setthathirat fut notamment construire le Vat Pha Keo et le Vat That Luang.

Setthathirat mourut en 1571, date à partir de laquelle le pays sombre dans de nouveaux troubles. C’est seulement durant le règne de Suliyavongsa (1637-1694) que les premiers voyageurs occidentaux font connaître le royaume en Europe, et que le Laos retrouve la prospérité et vit son « âge d’or ».

Les XVIIe et XVIIIe siècles sont difficiles et connaissent de nombreuses guerres, le royaume se morcèle, les provinces passent sous domination birmane, chinoise ou thaï. En 1778, Vientiane est prise par le royaume thaï, qui déroba le bouddha d’émeraude. Le Laos passe alors sous le contrôle du Siam (Thaïlande) qui domina les trois royaumes (Vientiane, Luang Prabang et Champassak, au Sud), jusqu’au 19e siècle. Le Laos demanda alors l’intervention du Vietnam, qui tenta une attaque contre Bangkok, sans réussite.

C’est en 1893 que le protectorat français entra en vigueur, afin de soulager le Laos des invasions chinoises, des tentatives d’expansion du Vietnam et de la pression du Siam, ce qui donna à la France les pleins pouvoirs sur l’ensemble de l’Indochine. Les français sont pourtant réticents à l’idée de venir au Laos, et favorisent la main d’œuvre vietnamienne, fer de lance de la colonisation.

Le Laos subit l’occupation japonaise de 1940 à 1945. En effet, pendant la seconde guerre mondiale, le Japon imposa sa domination sur l’Indochine française, y compris sur le Laos. Le pays du soleil levant chercha à empêcher le retour des puissances coloniales européennes et favorisèrent l’indépendance du Laos, qui fut proclamée le 8 avril 1945 par le roi Sisavang Vong, mettant fin au protectorat français. Mais à la fin de la guerre et après la défaite des japonais, la France refusa de reconnaître l’autonomie du Laos. Elle lui octroiera pourtant en 1949, le statut d’Etat associé.

Le Pathet Lao, groupe révolutionnaire communiste, fut créé en 1950 par le prince rouge, le prince Souphanouvong, et s’installa à Sam Neua, dans le Nord.

Pendant l’affrontement américano-vietnamien, le territoire du Laos fut un véritable théâtre de guerre, bien que les accords de Genève de 1962 interdit l’utilisation des terres laotiennes, considérées comme neutres. En effet, les Etats-Unis, soutenus par une armée rebelle Hmong de 30 000 hommes, planifièrent des actions anti-communistes et de nombreux bombardements, surtout au Nord du Laos et la plaine des jarres. C’est pourquoi cette épisode de la guerre du Vietnam fut intitulée la guerre secrète.

Au cours des dix années qui ont suivi, les États-Unis déchaînèrent au Laos une telle violence, provoquant un gâchis incroyable de dévastations dans le sud-est asiatique. Huit millions de tonnes de bombes (quatre fois la quantité utilisée par les États-Unis au cours de la Seconde Guerre mondiale) furent larguées! Sachant qu’une grande partie de ces bombes touchèrent les villages et leurs habitants.

En 1975, la victoire des communistes au Vietnam contre les américains permettent au mouvement communiste du Pathet Lao de renverser le roi Savang Vatthana et ainsi prendre le pouvoir. Le roi Savang Vatthana et la reine Khamphoui abdiquent le 2 décembre 1975. La République Populaire Démocratique du Laos (RPDL) est alors créée avec un régime de parti unique, mené par le prince Souphanouvong, provoquant l’exil d’environ 300 000 personnes, soit 10% de la population.

Les débuts de l’ère communiste furent oppressants, tous comportements à l’encontre du Parti furent éradiqués, et le règne du parti communiste commença sous le signe d’un dogmatisme marxiste rigide, aussi bien en matière politique qu’économique.

Le Laos s’ouvre seulement au marché mondial à partir 1989, Souphanouvong procède aux premières privatisations et réinstaure le droit à la propriété et aux investissements étrangers en 1991. A la suite de l’arrivée au pouvoir de Kaysone Phomvihane (président entre août 1991 et novembre 1992), les relations avec la France s’améliorent et le Laos adhère au groupe des pays francophones en 1991. Kaysone Phomvihane et Nouhak Phoumsavanh, son successeur (1992-1998), tentent à leur tour d’ouvrir l’économie laotienne aux investissements thaïlandais et chinois, tout en préservant le caractère totalitaire du régime.

Le 23 juillet 1997 marque l’admission du pays à l’ASEAN (Association des nations du Sud-Est Asiatique).

Enfin, en mars 2003, le gouvernement communiste laotien réhabilite le premier roi du Lane Xang en érigeant à Vientiane une statue du roi Fa Ngum.